Sold Out
4 CATON
La censure méne toujours a l'échafaud.
6 2010, CABLEZ-VOUS FUTUR
Les robots se marient !
Texte : Bruno de Latour
Photos Olivier Simon, ag. : Ana, Gamma, Sygma
10 SAND CITY
Taillée par le vent, l'Atlantide du continent nord-américair est
une capitale hallucinante.
Photos Éric Meola.
Texte Frank Buck
16 WEEK-END DANS L'ESPACE
Révons un peu. Tout prés de la Terre, gravite une mini-planéte
conçue pour le bonheur.
Illustrations : John Berkey.
Texte Gérard K. O'Neil
20 NANCY
Elle a dynamité les plateaux, torréfié des sates entieres,
Nancy est une bombe.
Photos Suze Randall
34 ARCHITECTURE
L'espace-bureau est né. Perfection du volume, habitabilité idéale
: la solution Khalil.
Photos Langdon Clay.
Texte Owen Davies
38 TORTURE
Contre les tortionnaires sud-américains, des femmes témoignent.
Un document insoutenable.
Illustrations Étienne Sandorfi.
Texte Omar Rivabella
43 ANDI
Invisible la semaine, la Fleur Andi éclát le samedi soir comme une
orchidée.
Photos Hank Londoner
60 TEST
Étes-vous jaloux? Vous prenez-vous pour Othello ou pour Casanova ?
62 DELVAUX
Pudique — impudique, it a peint les femmes les plus attirantes du siècle.
Droits reserves SPADEM
Photos B. Bachelet, C. Gibey.
76 MILADY
Dans sa Rolls, c'est elle qui joue Barbe-Bleue... Attention, délices immédiats.
Photos Carl Wachter
91 LETTRES
Jeu de miroir. Femme masquée et dames du bois de Boulogne. Histoire de
l'oeil.
96 XAVIERA
Les plaisirs partagés et le chant du coq.
EDITORIAL
LA CENSURE C'EST A BAS LES TROUILLARDS!
Le besoin d'être rassuré (besoin fondamental) engendre des mouvements
de légitime defense, et la censure...
Il parait que « Je vous salue Marie » choque. Que Godard fait peur.
Que ce film, le plus chrétien qui soft, realise par le plus puritain des
Suisses pro-chinois, puisse faire scandale en dit long sur l'incapacité
d'une partie du monde dit « civilise » á comprendre que nous
ne sommes plus au temps de l'lnquisition et de ses bûchers. Que la cabale
s'enfle jusqu'á empêcher Martin Scorsese d'adapter le roman de Kazantzakis
prouve á quel point certaines gens ont encore peur de l'Autre, du Different,
de ce qui ne pense pas, ne respire pas, ne marche pas comme eux. De plus en plus,
la société du désir s'oppose à tous les sens interdits,
et cela , pour certain, est inadmissible. Et pourtant, ils devront bien se faire
une raison...
La France a change de peau. Certes, cela ne se voit point á l'oeil nu.
L'évoiution des mouvements sociaux ne peut arborer l'incisive clarté
de la mort d'un chef d'Etat, ou d'un soulèvement populaire. Mai 1968 est
loin. Quand Charles de Gaulle ordonna la réouverture des pompes á
essence, le rideau sembla tornber définitivement sur un psychodrame estudiantin
en mai d'Histoire, et des revendications ouvrières en quête de masses
salariales. Rien n'était plus trompeur : cinq ans plus tard, des emirs
du desert refermaient lesdites pompes, et s'instailait, sans invitation, madame
« la Crise ». Pour ne point nous quitter.
Tout se passe comme si, depuis dix ans, la société civile avait
pris, de façon beau-coup plus aiguê que le monde politique et institutionnel,
conscience des nouveaux processus engendrés par :a fin de la croissance
á-tout-va et de l'expansion tous azimuts qui caractérisèrent
les années soixante, celles de la consommation et des « Chases »
chères à Georges Perec. Sous le septennat ouaté de Giscard,
la France profonde eut l'air de s'endormir dans un cocon faussement protecteur,
alors que la tempête faisait rage partout. Les années quatre-vingt
allaient sonner le glas de l'État protecteur, de la société
d'assistés et de la sacro-sainte notion de progrés. Pour qui avait
la volonté d'observer les signer annonciateurs des nouveaux déplacements
de terrain, le portrait aliait bientbt apparaitre. Dans cette obscure clarté
qui tombait des enauêtes d'organismes comme la Cofremca et le Centre de
Communication avancée, les lignes de forces convergaient; retour á
soi, autcnomie, débrouille, besoin de communication, déclin des
ideologies, desertion des grands appareils.
Retour á soi : je ne peux pas changer le monde, mais peut-être puis-je
modifier certaines chases en moi, et dans mon environnement immédiat. Le
corps redevient objet de preoccupation, non seulement pour séduire, mais
surtout pour conquérir cette « forme » si essentielle á
la iutte de plus en plus impitoyable á laquelle nous sommes conviés.
Mais c'est mains la competition qui attire que l'épanouissement; les sports
en vogue, comme le jogging, le patin á roulettes ou la planche á
voile, impliquent le piaisir pur de la performance pour soi, et non l'envie de
se hisser au sommet du podium. A chacun son rythme pour courir, á chacun
ses chiffres pour jouer au Loto; la petite musique individuelle psalmodie de plus
en plus allégrement dans la grande cacaphonie du monde. I1 n'est plus de
journaux sans rubrique traitant de la forme, des exercices á accompIlr
pour garden la minceur nécessaire, de l'alimentation saine et du goût
des produits naturels. La recherche du bonheur individuel — mais pas spécialernent
egoiste — devient un mot d'ordre de plus en plus suivi. Je suis seul avec mon Walkman qui transforme les bruits de la rue en une musique douce á
mes oreilles, je suis seul également face á mon jeu électronique
qui permet de mesurer mon agilité mentale et ma vitesse de décision.
La mode elle-même s'éclate en myriades d'autonomies-messages confrontés
les urs aux autres dans un formidable métissage esthétique; á
chacun son look, á chaque tribu ses insignes.
Nous voilá au occur de la mêlée, au moment crucial d'un renversement
de perspective. Tout dolt changer, et nos structures elles-mêmes... sociales,
culturelles, technologiques, énergétiques, biologiques, et sans
doute métaphysiques. La crise socio-énergétique actuelle
nest que le symptöme ponctuel d'un phénoméne global. Significatif
: cette notion de globalité qui pénètre toutes les couches
de la population. Cette globalité qui fait de notre monde un village oû
les intérêts sont interdépendants.
Les vieilles structures sociales qui constituent le code constitutionnel, alourdies
par la bureaucratie, se savent désormais inefficaces; elles n'offrent aucun
moyen reel pour l'adaptation nécessaire á l'esprit et á la
lettre du troisième rnillenaire imminent.
L'alternative de 1985 se fout royalemen: du sort de la « société
» et refuse de se commettre dans l'exercice de sa destruction. Elle indique
un pas supplémentaire dans la vole de la royale indifference. Le processus
d'autodestruction est si bier engage, semble-t-il, qu'il n'est plus nécessaire
de peráre son temps á se battre pour une victoire certane. Les vieilles
structures économiques et sociales s'effondrent d'elles-mêmes parce
qu'elles produisent en nombre toujours accru les elements de leur effondrement
et les situationnistes avaiem su admirablement montrer pourquoi. La demonstration
était á ce point claire qu' aurait suffi du choc de 1968 et de ce
qu suivit pour que chacun, animé passionneliement du désir de vivre,
en soit convaincu.
« Renverser la perspective du pouvoir c'est cesser de voir avec les yeux
ce communauté, de l'idéologie, de la fam des autres ». C'est
se saisir soi-méme solidement, se choisir comme point de départ
et comme centre.
Si pauvre qu'elle soit, ma créativité m'est un guide plus sur que
toutes les co'-- =sances acquises par contrainte. Dans du pouvoir, sa petite lueur
tient á c _= les forces hostiles. Chacun dét en: a l'arme absolue.
Encore faut-il, comme va de certains charrnes, s'en servir á bon escient.
L'aborde-t-on par le biais du mensonge et de !'oppression, á rebours, elle
n'est plus qu'une lamentable bouffonnerie. 11 faut redécouvrir d'autres
limites. Celles de l'aliénation sociale ont cessé, sinon de nous
emprisonner, du moins de nous abuser. Pendant des siècles, les hommes sont
restés devant une porte vermoulue, y perçant de petits trous d'épingles
avec une facilité croissante. Un coup d'épaule suffit aujourd'hui
pour l'abattre, c'est au-delâ seulement que tout commence.
Déjà des lieux sont libérés, déjà des
pulsions de vie reprennent leurs droits, déjà le corps exulte...
C'est le re-birth, la renaissance... La naissance tout court, peutetre. Naissance
a la vie, a nous-mêmes. Des ateliers du possible se regroupent. Les mots
et les choses résonnent d'une étrange et nouvelle tonalité
positive et c'est l'affirmation d'un nouveau sens qui se découvre... Comme
l'écrivait l'Américain Tuli Kupfenberg : « Que ce soit une
revolution dans les méthodes de computation électronique, une revolution
dans les ghettos, l'occupation par des étudiants des bureaux administratifs,
l'apparition dans l'économie mondiale de gigantesques technostructures,
la quasi possibilité d'un affrontement nucléaire grâce â
« l'équilibre de la terreur ', la formation dune nouvelle politique,
l'usage croissant des substances hallucinogènes, l'effondrement de la vieille
morale autoritaire et l'émergence d'une morale humanitaire, la diffusion
rapide des techniques de thérapie de groupe, la popularité grandissante
des communes de drop-outs, l'attrait qu'exercent les philosophies orientates,
l'astrologie et les phénomènes psychiques, la révolte du
clergé, la revolution dans l'éducation et dans l'école. la
libération des femmes, enfin l'augmentation du nombre des divorces. Quel
que soit l'événement, derrière chacun se cache la même
raison d'agir, le même impératif : integration de la subjectivité
individuelle sur une grande échelle collective, dont le but se situe au-delâ
même de la conscience tribale planétaire >>.
Dix ans plus tard, les signes courent de plus en plus vite. Explosion de la communication
: telephone, talkie-walkies, cibistes, radios fibres, vidéos interactives,
télétel. etc. Les techniques de decentralisation et de démassification
cherchent â s'opposer a la mainmise télématique de papa-Etat.
La mise en cause du travail et de l'autorité est de plus en plus manifeste
dans l'explosion de l'économie informelle : trod, autoproduction, échange
áe services; travail au noir qu concernent aujourd'hui plus de deux millions
de Francais. Le passage de la société industrieile a la société
de consommation n'est pas sans provoquer de profonds bouleversements dans les
rapports á soimême et a la nature. Les nouvelles valeurs emergent
partout. Des milliers de citoyens désertent, silencieusement, les grands
appareils, glissant du pouvoir hiérarchique â la circulation en réseaux,
de la démocratie de représentation a la démocratie de participation.
de l'électeur passif au citoyen actif : associations de défense,
unions de consommateurs, groupes de pression, recherche d'un nouvel hédonisme,
autofabrication... Plutot que de se heurter de front aux institutions, on préfère
l'acupuncture sociale, les bréches ouvertes ici et lá, le jeu avec
le système.
ca bouge aussi dans les têtes : au cartésianisme d'antan, monarque
absolu, font place l'intuitif, le sensuel, le biologique; on cherche de plus en
plus a contourner les contraintes, les régles, les interdits. Les principes
d'incertitudes et de complexité battent de plus en plus en brèche
le vieux manichéisme. On sent confusément que le Bien et le Mal,
le Blanc et le Noir, le Bon et le Méchant ne sont plus protégés
par des frontières intangibles. Le retour des entrepreneurs a sonné
: bien plus d'hornmes et de femmes qu'on ne le croit sont prêts â
se défoncer pour créer, construire, innover, á condition
de se retrouver dans une atmosphére de relative convivialité et
d'autonomie. Small is more and more beautiful...
Face â ce besoin d'existence autoriome et personnalisée, face a ce
besoin de communication et de se regrouper, on assiste parallèlement au
durcissement des corporatismes et des intérêts catégoriels;
le besoin d'être rassuré — besoin fondamental, ressenti a gauche
comme â droite — engendre les mouvements de légitime défense,
la censure, l'interdit autour duquel on se protège, les recherches de boucs
émissaires. la méfiance, voire la haine de l'Autre. Tout le monde
nest évidemment pas beau ni gentil, dans le royaume. L'inéluctable
montée du chomage, le manque de perspective et l'incertitude face á
l'avenir ne peuvent pas engendrer des resistances, voire des peurs, qu'un habile
démagogue aura tot fait d'exploiter, notamment contre l'étranger,
le différent, le soi-disant iconoclaste et sacrilège... Il reste
que, sur les deltaplanes et sur les motos, sur les pistes de danse comme dans
les petits groupes, le goût du risque et de la construction, de la lutte
et de la confrontation est en train de gagner du terrain. Entre la France abritée
et la France exposée, entre la France des beaufs et celle des aventurers,
entre le pays des rentiers, des pére-la-pudeur, des assistés. des
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